L'incroyable et merveilleux John Galliano
(si vous n'avez pas la ref, no worries, je vous la donne dans la newsletter)
La semaine dernière je publiais un nouvel épisode de Please Radio, avec la créatrice de bijoux Shourouk, podcast que vous pouvez écouter ici. Shourouk, créatrice solaire, aka the Queen of Bling, m’a raconté à l’occasion de cet enregistrement, qu’avant de lancer sa marque, elle avait collaboré avec Mister John Galliano, et qu’elle avait notamment participé à la collection Brassai, inspirée par Kiki de Montparnasse et la Môme Bijou. Je vous glisse qq photos (j’avais un peu oublié cette collection).
By the way, je vous invite à écouter le podcast, il est très drôle, Shourouk y raconte, entre autre, comment elle a accepté d’être un peu la femme à tout faire de John Galliano et de lui apporter ses Pepitos !
Du coup, ça a été l’occasion de faire une petite plongée dans l’univers de Galliano et je me suis dit que ça méritait bien une petite newsletter.
Galliano c’est un poète de la couture, un surdoué de la coupe en biais, un petit gars de Gibraltar, arrivé à Londres à 6 ans, issu d’un milieu défavorisé, qui rêvait de costumes de théâtre, de baroque, des robes de Madame Vionnet…
Bon je ne vais pas vous faire la bio de John Galliano, vous avez Wikipedia pour ça. Mais je voulais vous parler du génie de cet homme au travers de 3 points. Et ne comptez pas sur moi pour vous parler de l’incident de 2011 — le talent de ce Monsieur a éclipsé ce petit pétage de plomb.
Alors voici mes 3 points…
1/ Les Incroyables et les Merveilleuses (d’où le titre de cette newsletter)
Alors voilà en bonne historienne que je suis (je vous jure, j’aurais pu être prof d’histoire), je voulais vous parler des Incroyables (les messieurs) et les Merveilleuses (les dames). Pendant le Directoire, en 1794, de jeunes royalistes, en réaction contre la Terreur, se distinguent par leur excentricité, leur quête de légèreté, leurs costumes décalés (binocles, vêtements volontairement mal ajustés pour les hommes, retour à la Grèce antique pour les femmes qui portent un cordon rouge autour du cou pour rappeler les traces de la guillotine… Ambiance) ! Et c’est justement ce thème que Galliano a choisi pour son défilé de fin d’études à la St Martins School en 1984. C’est un thème qui le hantera par la suite et qui reviendront dans plusieurs défilés…
Parce que oui le travail de Galliano est toujours ultra référencé. Honnêtement qui d’autre pour s’intéresser à ce micro mouvement stylistique révolutionnaire ??
2/ Le défilé chez Sao Schlumberger
Il y a quelques années je suis tombée sur une video d’un des premiers défilés parisiens de Galliano (Fall Winter 94/95), et cette video m’avait ultra émue à l’époque (je vous la remets ici). Le défilé a eu lieu dans l’hotel particulier de la socialite portugaise Sao Schlumberger dans le 6e arrondissement, pas mal pour un créateur inconnu et fauché. Anna Wintour, qui avait repéré le jeune créateur à Londres, a su convaincre la grande dame de lui prêter sa maison qui était vide (elle avait déménagé rive droite)…
Ce défilé a vraiment été le tournant, les silhouettes quasi toutes noires sont simples, plus commerciales que ce Galliano faisait jusque là. Les chapeaux sont signés de Stephen Jones. Julien d’Ys, le coiffeur star, a fabriqué des coiffes japonisantes avec des feuilles de plexi colorées achetées au BHV juste avant le show. Mais surtout ce qui est frappant dans ce défilé, c‘est la présence des tops modèles qui ont toutes défilé gratuitement, Linda, Christy, Kate, Naomi, Helena, Nadja… Le casting est étourdissant.
C’est un triomphe. Madonna lui passe commande, Bernard Arnault le nomme à la direction artistique de Givenchy et c’est parti mon Kiki !
Petite aparté, je vous partage des photos du fameux hôtel Particulier parues dans AD, la petite demeure datant du 17e siècle vaut son pesant de cacahuètes : Rothko et Matisse aux murs, boîte de nuit au sous sol… Les socialistes portugaises ont du goût.
3/ La Dior Mania
En 1996, Galliano prend les rennes de la maison Dior, et là ca va être une explosion, un feu d’artifices de collections toutes plus folles les unes que les autres. Les défilés Dior sont de véritables messes que les fidèles attendent impatiemment, se demandant quelle inspiration le maestro sera-t-il aller chercher… Je vous ai fait une petite compilation des défilés les plus marquants.
Défilé Egyptien / Haute Couture Printemps Été 2004 :
Le défilé Asia Major, Haute Couture en 2003 :
Le défilé hommage à Marlene Dietrich :
Et n’oublions pas les incroyables makeups de Pat McGraph, c’était vraiment fou à l’époque de grimer autant les mannequins…
Ca en jette, non ???? Alors merci Shourouk de m’avoir permis cette plongée dans les eaux troubles et féériques de Mister Galliano.
Allez je retourne à mes bijoux vintage, Christmas is around the corner !!!!