J’ai eu l’occasion d’être l’invitée du podcast de Lili Bonnet Everything Happens For A Reason (à écouter ici), où j’évoque mon parcours. Ca a été l’occasion de raconter les différentes étapes de ma vie professionnelle, qui a plutôt été dense je vous l’accorde. Alors j’ai eu envie de vous faire un petit résumé ici, et surtout c’était l’occasion de vous montrer quelques images…
Commençons par le début.
La publicité ou la grosse déception
Quand j’étais étudiante — oui j’ai fait de très longues études, une maitrise de droit public (j’ai adoré, mais à quoi ça sert ???), puis une école de Commerce (à Reims), j’ai un peu moins adoré (beaucoup de gens pas très sympas qui se prenaient pour des caïds de la finance) — bref au fil de mes études, je me suis forgé le rêve de bosser dans la pub. A l’époque je regardais Culture Pub à la télé le dimanche soir, et j’étais abonnée à CB News et à Stratégies, les magazines pros du milieu. Je connaissais tout : les organigrammes de toutes les agences, le noms des binômes DA/Concepteurs Rédacteurs stars, le CV de tous les DG… Ou les confessions d’une control freak!
Et bam mon rêve s’est exaucé !
J’ai été recrutée chez BETC en 2000 sur le budget Air France. Le Graaaal. Autant vous dire que sur le CV, on ne pouvait pas tellement faire mieux !!! Sauf que voilà, en fait très vite, je n’ai pas aimé l’ambiance de cette agence (assez snob), même si je me suis fait des supers copines et qu’on a fait la fête comme des dingues…Je n’ai pas aimé le management, je n’ai pas aimé le fait qu’il s’agissait de “réclame”, mais j’ai eu la chance de participer à des sublimes campagnes shootées par les photographes Steven Klein, Liz Collins, Nathaniel Goldberg, Nicolas Moore.
En fait MERCI la pub, parce que c’est là que ma rencontre avec la photographie a eu lieu. Pas d’Instagram, ni de réseau social à l’époque, mais une sublime documentation, au dernier étage de l’immeuble BETC rue du Faubourg Saint Martin. Numéro, Dutsch, Big… Je dévorais tous les magazines indés, je me nourrissais des images auxquelles je n’avais pas eu accès avant (même si j’avais été plus jeune une lectrice assidue de 20 ans et Dépêche Mode).
Déclic.
Je vais travailler dans l’image et la photographie.
Du coup, je donne ma démission, et je pars bosser avec une ancienne rédactrice de mode, qui venait de lancer un magazine (Gloss) et qui avait une agence de photographes. Au passage, je divise mon salaire par deux. Pas grave, j’ai 26 ans, je m’en fous. Je bosse, je fais de la prod, du casting, du stylisme, j’apprends Photoshop et Illustrator la nuit, j’enchaîne, je suis vaillante, et surtout je m’éclate, j’existe, on connait enfin mon prénom, pas comme dans la pub où tant que tu n’as pas gagné un Lion à Cannes, tu n’es personne. Dans la mode, ça fourmille de petites boîtes, de free lances, tout le monde se connaît, c’est un tout petit milieu. Je sens que j’ai un truc à faire.
Je démissionne à nouveau pour ne plus jamais être salariée…
On est en 2003, je monte ma boîte, elle va s’appeler Flowers (je me suis découverte une passion pour Illustrator et j’ai designé un super logo en forme d’orchidée). Je monte une agence de photographes, j’ai appris le métier, j’ai commencé à me faire un petit réseau, un photographe assez réputé m’a suivi. C’est un business facile, rémunérateur, mais j’ai envie de plus, je sens des frustrations monter en moi, je sens que ça bouillonne dans mon cerveau, j’ai des choses à faire créativement, je le sens… Je commence à réfléchir à un magazine, pourquoi pas de joaillerie, rien n’existe en joaillerie, et j’ai pas mal de contacts place Vendôme. C’est décidé, je vais lancer un magazine. On est en 2007.
Please magazine est né !
Pourquoi ce nom ? Please ? J’aime la politesse, et l’idée de “s’il vous plait” me séduit. Quand tu demandes qq chose, toujours dire s’il te plait. Ca aide. Et Please, ça veut aussi dire “plaire”, et ça, ça me plait. Et Please, ça claque. Surtout avec un point d’exclamation…. Au début le magazine est très joaillier et très académique, je suis une bonne élève. Mais rapidement, je commence à prendre mes distances avec la place Vendôme et avec les bijoux à gros carats et à plusieurs millions d’euros. La mode, les accessoires m’attirent, c’est fun, un peu moins formel, le cadre est plus ouvert…
En parallèle, avec le directeur artistique de Please, Thomas Legrand, on a des envies de photos. Du coup, on lance un duo de photographes de natures mortes. On est en 2008. Ca s’appelle O+T, les initiales de nos prénoms. Frais de production minimes, pas de mannequins, pas de vêtements, un simple flacon de parfum suffit pour faire un portfolio. Notre premier contrat sera une campagne pour les parfums Dior. Sur la pub du parfum Eau Sauvage, à droite une vieille photo d’Alain Delon (la cigarette a été retirée au passage), à gauche notre photo du flacon. La classe !
Puis l’iconique N°5 de Chanel. Suivront des pubs pour les parfums Bulgari, Lanvin, Ferragamo. On a même shooté les campagnes accessoires de Louis Vuitton.
Steven Meisel photographiait les campagnes mode (photo de gauche), et nous on shootait le lendemain les sacs et les chaussures sur son set à NY of course! Un délire ! Pas mal pour des débutants…
L’ennui comme un moteur pour avancer
Puis la nature morte m’ennuie. Oui je m’ennuie vite… Chez moi l’ennui est un moteur. Il me faut plus d’animation. Une photo par jour, c’est trop peu. Des semaines de retouches, c’est trop long. Le service mode de Chanel (merci Angélique 💖) me propose de m’emmener sur un défilé au Cap d’Antibes pour faire un petit sujet pour le blog de Chanel. Premier job en solo. Je fonce. Ca y est, je suis à ma place, enfin. Photographier les accessoires des clientes, des invités, une petite touche d’humour jamais bien loin. C’est moi ça !
Et Please magazine suit la même direction. Toujours plus fun, irrévérencieux, coloré. Plus on s’amuse, plus les gens adhèrent… Je m’éclate. Des shooting complètement fous, un jour à la patinoire, le lendemain avec une culturiste. Un jour dans une villa du lac de Côme, un autre à Los Angeles. Des années géniales où je menais tout de front, ma vie de mère, de photographe, de publisher. Mais comment faisais-je ??
Les nouvelles envies
Puis le Covid passe parle là. Tout s’arrête. Pas un shooting pendant des mois. Du coup d’autres envies arrivent. Un podcast, ça s’appellera Please radio (vous pouvez écouter les épisodes ici), je vais rencontrer et discuter avec les gens que j’admire. Figer le temps, fuir les réseaux sociaux, apprendre des choses, se cultiver. Quel plaisir !!
Puis une autre envie, celle de se lancer dans un nouveau business, les bijoux vintage, que j’ai toujours portés et collectionnés. Ca s’appellera Pleaseness. Comme une extension de Please et du travail commencé avec le magazine. Chiner, restaurer des bijoux anciens. Découvrir des marques aujourd’hui disparues (Orena, Monet, Napier, Trifari, Sarah Coventry…). Mais surtout les vendre ! Un nouveau défi pour moi qui ne connait rien au retail, au commerce… mais qui suis animée par l’envie d’apprendre et excitée par les nouveaux challenges.
Des pop ups, un corner au Printemps Haussmann plus tard, voilà que j’ai très envie d’ouvrir une boutique… Alors, je fonce, je trouve un espace dans lequel je sens tout de suite de bonnes vibrations. Et voilà la boutique a ouvert début juin au 33 rue d’Hauteville. Un endroit où je me suis fait 100% plaisir, chic, bling et cosy…
Ca fait déjà quatre mois et tellement de choses à faire, une effervescence créative, commerciale, marketing, administrative… Epuisant et excitant en même temps.
Voilà là où j’en suis aujourd’hui… Je ne connais pas encore la suite, mais au moins vous connaitrez le passé… Lol.
Allez je retourne travailler !
Rhoo, mais c'est trop sympa !!! Merci bcp !!!!!
1ee lecture et gros coup de coeur ! Merci 🤩